Cadre légal de la prospection et protection de l’environnement
On entend parfois dire que le commerce de minéraux est en contradiction avec la protection de la nature. Il s’agit d’un raccourci que font certains naturalistes amateurs en assimilant la collecte de minéraux à un prélèvement de richesse naturelle. Si prélever un être vivant peut être un réel préjudice pour la nature, le prélèvement de minéraux ne l’est pas forcément.
En effet, la plupart des minéraux que nous voyons sur le marché sont en quelque sorte sauvés des concasseurs et des fonderies grâce à leur valeur marchande. La plupart des minéraux proviennent de carrières ou de mines où ils sont broyés et/ou traités pour en extraire une substance. Le collectionneur de minéraux n’apparaît pas dans ce cas comme un pilleur de la nature, mais comme un conservateur de richesses minérales potentiellement vouées à la destruction. De la même manière, récolter un minéral au pied d’une falaise, c’est le sauver de l’érosion, car tôt ou tard, il serait naturellement concassé sous des éboulis ou sous un effondrement. Les choses ne sont donc jamais blanches ou noires. Pour ne pas apparaître comme un pilleur et pour ne pas produire de désordres préjudiciables à la nature ou à autrui, le collectionneur doit pratiquer la collecte de minéraux dans la légalité et le respect de l’environnement. Cette page rappelle les restrictions fixées par la loi et par le bon sens des personnes sensibilisées à la protection de l’environnement.
Parce qu’un certain nombre de collectionneurs se montrent négligents et déraisonnables lorsqu’ils recherchent des minéraux, certains individus jugent l’amateurisme indésirable en minéralogie. J’ai récemment lu les remontrances excessives d’un conservateur de musée de minéralogie qui jugeait scandaleux qu’une association organise une formation pour apprendre à prospecter les minéraux. Selon cette personne, cette initiative allait contribuer au saccage de sites. C’est dire si les collectionneurs de minéraux ont mauvaise réputation ! Pourtant, mieux vaut former des amateurs à une prospection raisonnée en accord avec la loi et la nature que de les laisser manier le marteau n’importe où et n’importe comment.
Si tous les comportements ne sont pas tolérables, il ne faut pas pour autant négliger le fait qu’un grand nombre d’espèces minérales ont été découvertes par des amateurs prospectant pour leur propre compte. Par ailleurs, tout ce qui est ramassé avec discernement est en quelque sorte sauvé de l’érosion ou du concassage. Ce qui est détérioré par négligence ou par incompétence est effectivement une perte déplorable.
Pour redorer leur image, je ne peux qu’exhorter les collectionneurs à respecter la législation en vigueur partout où ils prospectent, à se comporter dignement et à respecter la nature. Ainsi, lorsque nous ne disposons pas de moyens suffisants ou adaptés pour extraire un cristal, abstenons-nous de nous acharner dessus. Plutôt que de risquer de l’endommager, mieux vaut l’abandonner au suivant qui sera en mesure de l’extraire.
Quels que soient les sites de prospection, ils doivent être quittés propres et en ordre. Évitons les bruits excessifs pour ne pas effrayer les animaux et ne pas déranger les riverains. En cas de découverte susceptible de présenter un intérêt pour la science, la communauté scientifique doit en être informée. A mon sens, les meilleurs spécimens doivent être réservés aux musées et non à l’acheteur privé le plus offrant. Le patrimoine devrait rester accessible au grand public.